Patrimoine
Gourdan-Polignan a su préserver un cadre verdoyant et reposant qui met en valeur un patrimoine historique riche avec la chapelle de la vierge noire et, au cœur du village, son château des anciens Seigneurs de Gourdan ainsi que la grotte de l’éléphant, site préhistorique classé.
Historique
Les premières traces de présence humaine sur le site de Gourdan-Polignan datant de la Préhistoire (environ 30 000 ans avant JC) ont été avérées dans le site de la grotte de l’éléphant à la confluence de la Neste et de la Garonne.
Gourdan-Polignan connut une occupation romaine avec les domaines de Gordius et de Paulinius. Il est possible que le domaine de Gordius se trouvait au lieu-dit « le Bazert » où fut trouvé dans l’ancienne chapelle de Notre-Dame du Bazert un autel en marbre blanc consacré à « Baeserte », dieu à tête de sanglier du panthéon gallo-romain. « Baeserte » signifie « sanglier » dans le langage des Convènes, ancêtres des Commingeois. Gravée du texte « Au dieu Baeserte, Harbelex fils d’Harsus s’est acquitté de son vœu comme de juste » (Baesertedeo Harbelex Harsi fuslm) et décorée d’une amphore à vin et d’un sanglier sculpté, cette pierre est conservée au musée Saint Raymond de Toulouse.
On peut imaginer le domaine de Paulinius vers l’actuelle place de la prairie dont la proximité avec la Garonne permettait de contrôler le passage. Aujourd’hui encore, on peut voir une tour ronde du XIe siècle attestant de l’ancienneté de l’occupation de l’endroit. Le chemin qui relie les lycées Paul Mathou à la gare se nomma longtemps « le chemin de ronde ».
Au XIIe siècle, un château fort existait sur la colline du Bouchet. Gourdan dépendait de la châtellenie de Sauveterre, et son territoire appartenait au Nébouzan tandis que Polignan faisait partie du Comminges. Comminges et Nébouzan avaient des statuts politiques distincts. A cette époque, la seigneurie de Gourdan est tenue par les Mauléon, puis les Binos et enfin les Lassus qui, faisant partie des curiaux de Rivière, rendaient la justice.
En 1822, l’archevêque de Clermont-Tonnerre installe, dans l’ancien couvent des cordeliers, un séminaire qui fonctionne jusqu’en 1906.Depuis, les bâtiments sont utilisés par un lycée d’état. Polignan reste un lieu-dit de Gourdan jusqu’en 1905, année au cours de laquelle est créée la commune de Gourdan-Polignan.
Le blason de la commune
Le blason de la commune de Gourdan-Polignan symbolise les deux grands Seigneurs de Gourdan. Le lévrier dressé sur ses pattes arrière, appelé le « lévrier rampant », est le symbole de la famille de Bize dont un membre était le Seigneur de Gourdan à la Renaissance.
Au cours du XVIe siècle, la seigneurie de Gourdan passe entre les mains de la famille des Binos dont la marque est une roue dentelée faisant référence à l’instrument de supplice de Sainte Catherine d’Alexandrie.
La grotte de l’éléphant
Située sur le versant ouest de la colline du Bouchet, la grotte de l’éléphant est classée monument historique en 1956 grâce à Louis Méroc. Les premières fouilles ont été réalisées entre 1871 et 1874 par Edouard Piette. Malgré les mauvaises conditions dans lesquelles elles se sont déroulées entraînant ainsi la destruction de nombreuses sources d’informations, de nombreux vestiges de mobilier préhistorique de trois périodes successives, l’Aurignacien, le Magdalénien et l’Azilien ont été découverts. Les fouilles reprennent en 1985 sous la direction de Jacques Virmon permettant de constater en 1989 que la grotte de l’éléphant est également ornée de figurations pariétales.
(source : AdlFI, revue en ligne de la sous-direction de l’Archéologie du ministère de la Culture et du CNRS présentant l’actualité des opérations archéologiques menées en France).
Chapelle Notre-Dame de Polignan
Selon la légende, un paysan ayant remarqué que son bœuf le plus gras, qui était pourtant celui qui avait le moins d’appétit, se rendait tous les jours dans le même buisson de ronce, découvrit la statue de la Vierge noire. La sculpture fut placée sur l’autel de l’église du village mais, pendant, la nuit, elle retourna parmi les ronces. Rapportée à l’église et enchaînée à l’autel, elle reviendra malgré tout sur les lieux de sa découverte. Concluant que la Vierge souhaitait être honorée à cet endroit, les villageois y construiront la chapelle Notre Dame de Polignan afin d’abriter la statue.
Outre la Vierge noire, la chapelle renferme deux joyaux classés tous deux au registre des monuments historiques : un portail en bois sculpté de style Renaissance réalisé au XVIe siècle et un retable qui orne l’intérieur de la chapelle par ses dix-sept tableaux retraçant la vie de la Vierge.
Le château de Gourdan-Polignan
Ce manoir a été construit à la Renaissance par le Seigneur de Gourdan, membre de la famille de Bize. Auparavant, le seigneur local résidait dans un petit château situé sur la colline du Bouchet.
Au cours du XVIe siècle la seigneurie de Gourdan passe entre les mains de la famille de Mauléon, avant d’être détenue par la famille des Binos. Le blason des Bize et des Binos est peint sur la hotte d’une cheminée du château.
Les Lassus-Duperon ont racheté le manoir peu de temps avant la révolution. Depuis cette époque, les propriétaires se succèdent.
La croix du Picon
Cette croix se dresse sur le Picon à 630 mètres d’altitude. Elle a été érigée en 1880 à la demande de Jean Cistac. Natif de la région, cet homme de lettres, secrétaire particulier du Président de la République française Jules Grévy entre 1879 et 1887, a subventionné l’aménagement du pic du Midi. En échange, il recevait le bulletin météo qu’il affichait chaque jour devant sa maison afin que chacun puisse le consulter.
Jusqu’à la première guerre mondiale, un pèlerinage vers la croix était organisé le premier dimanche du mois de mai. Les pèlerins y déjeunaient et redescendaient la nuit tombée à la lueur des flambeaux.
L’église Saint-Vincent
En plein cœur du village, proche du Château de Gourdan, cette église datant du XIXe siècle a été mise en valeur par un éclairage extérieur permettant ainsi à cette bâtisse d’avoir une place privilégiée dans le patrimoine de la commune.
Le saint-patron de l’église est Saint-Vincent, patron des Vignerons.
Très attachée à son église, la commune s’est également occupée de restaurer son cœur en 2019. Les peintures du choeur représentent quelques-unes des principales scènes de la vie de Marie et de Jésus, ainsi que des apparitions. Au-dessous de chacune d’elles a été ajoutée une description en latin. «Les peintures ont été réalisées au début du XXe siècle par les frères Lasseran. Paul Noël était le peintre décorateur ; son frère Raphaël lui servait d’assistant pour ses créations d’œuvres monumentales» extrait de l’article de la dépêche de l’époque et ont été restaurées en 2019 par l’atelier d’Autan de Marquefave.
La nef : A l’arrière de l’église est exposé le tympan du portail de l’ancienne église de Gourdan. Le tympan est sculpté dans la pierre représente la crucifixion de Jésus, au pied de la croix se trouve, à droite : Saint-Jean l’évangéliste, à gauche : la Vierge Marie.
La chaire est en bois sculptée.
Le nouveau maître-autel est en bois, il est recouvert d’un voile. Il a été mis en place après le Concile Vatican II, ainsi le prêtre célèbre la messe face aux fidèles.
Chapelle de la Vierge Marie – L’autel et le tabernacle en marbre blanc sont décorés avec des feuilles de vigne et des grappes de raisin dorées, sur le bas-relief central de l’autel est inscrit le monogramme marial composé des lettres A et M entrelacées, initiales de l’Ave Maria.
Chapelle Saint-Joseph – L’autel et le tabernacle en marbre blanc sont décorés avec des feuilles de vigne et des grappes de raisin dorées, sur le bas-relief central de l’autel sont inscrits les lettres superposées : S et J initiales de Saint-Joseph.
Le Pont de pierre entre Gourdan-Polignan et Montréjeau
A l’époque, Gourdan-Polignan était relié à Montréjeau par un pont de bois qui avait une durée de vie de 3 ans maximum, du fait de successions d’inondations, toutes aussi désastreuses les unes que les autres. Après plusieurs tentatives de reconstructions, l’état déplorable du pont invite à son remplacement. La décision est prise et dès 1819, un projet de pont de pierre est élaboré par Honoré Henry Eudel, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, projet qui sera approuvé par son Directeur le 10 février 1820. Ainsi, c’est Louis XVIII qui entreprend la construction du pont de pierre et, à sa mort, c’est son frère, Charles X, qui l’achèvera en 1825. Les travaux ont été réalisé en 3 ans au lieu des 5 ans initialement prévu, du fait que les ouvriers travaillaient jour et nuit (lorsque c’était possible puisqu’il n’y avait pas d’éclairage). Pendant toute la durée des travaux, le pont de bois fut conservé pour l’acheminement des matériaux.
“Le pont de pierre est composé de cinq arches en arc de cercle, de 12 mètres d’ouverture chacune, et de deux petites arches en plein centre, pratiquées dans l’épaisse des culées. Une arche supplémentaire, vers la sortie de Gourdan-Polignan, permet le passage d’un chemin longeant la berge.”
Malgré des travaux encore en cours, le pont de pierre est autorisé au public dès le 1er janvier 1825.
Le financement de cette construction s’est réalisé grâce à l’État qui subventionne un tiers de la dépense et, pour les 200 000 francs restants, grâce à un prêt consenti par M. Urbain Sartoris. Les conditions de remboursement sont les suivantes : des annuités de 4 000 francs sur 50 ans, moyennant un intérêt de 6%, plus 2% de prime.
Afin d’honorer le remboursement du prêt, un péage est instauré pour le passage sur ce pont de pierre. Ainsi, 2 octrois ont été construits sur la rive montréjeaulaise, afin de collecter les droits de péage. “Placé sous le contrôle des Contributions Directes, avec un percepteur et deux préposés, le péage ne sera jamais toléré par la population.” Ainsi, à peine 3 semaines après son ouverture, la foule enfonce les barrières provisoires, le jour du marché de Montréjeau. Les manifestations sont régulières, les forces de l’ordre sont dépêchées sur place. Pendant la Révolution de 1830, la gratuité se fera pendant 11 mois, mais le péage est rétabli dès le 21 juin 1831. Finalement, après des années de conflit, le péage est définitivement supprimé le 6 février 1847.
Aujourd’hui, les 2 octrois n’existent plus (détruit en 1970) et ce pont de pierre a été inscrit aux Monuments Historiques le 21 décembre 1984.
La passerelle piétonne reliant Gourdan-Polignan au lac de Montréjeau
Le chantier de construction débute à l’automne 2018 et la passerelle est posée le 17 avril 2019.
Après quelques travaux supplémentaires – un ascenseur pour les personnes handicapées, une goulotte pour monter et descendre à vélo, un éclairage de nuit – elle est inaugurée en Octobre 2019.
Réalisée en aluminium et dotée d’un plancher charpente en bois exotique imputrescible, la passerelle est longue de 70 m et large de 2.20 m.
Pour les deux communes Montréjeau et Gourdan-Polignan à l’origine du projet, l’ouvrage a le mérite de créer un lien fort entre les deux rives.
Le lavoir